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JEAN-MARIE SOUTOU (1912 – 2003)

RESISTANT, DIPLOMATE, EUROPEEN

 

Jean-Marie Soutou est né à Bruges le 18 septembre 1912 dans une famille modeste qui habitait en face de l’école communale. Son père était un cordonnier bien connu dans le village qui comptait alors plus de 1500 habitants.

Jean-Marie Soutou reçoit une formation d’électricien, métier qu’il exerce peu longtemps. Il s’engage très vite dans la vie associative et milite activement pour la revue « Esprit » du philosophe Emmanuel Mounier. En 1936, il fait la connaissance de la famille Semprun, un diplomate républicain espagnol, qu’il aidera à fuir d’Espagne et dont il deviendra  le secrétaire particulier.

On le retrouve dans la région lyonnaise au début des années 1940 où il  anime une association, l’Amitié chrétienne, qui passe vite de l’action caritative en faveur des juifs persécutés à la résistance contre l’occupant et le régime de Vichy.
Arrêté par les Allemands, interné au fort de Montluc, il est libéré grâce, en partie, à l’intervention du cardinal Gerlier, qui, pour être un fidèle sujet du maréchal Pétain, n’en protège pas moins les organisations catholiques. Avec l’Amitié chrétienne, Jean-Marie Soutou participe en 1942 au sauvetage d’enfants juifs visés par les rafles.

Il épouse en 1942 Maribel Semprun, la fille de l’ambassadeur, et devient ainsi le beau-frère de Jorge Semprun, futur grand écrivain et ministre espagnol.

Recherché par la Gestapo, Jean-Marie Soutou passe en Suisse où il représente les Mouvements unis de la Résistance (MUR) avant de devenir délégué du commissariat à l’information du gouvernement provisoire.
           
Après la Libération, il entre dans le service diplomatique qui le conduira de Belgrade à Milan, puis à Moscou. En 1954, il devient adjoint du cabinet de Pierre Mendès France qui cumule alors les fonctions de président du conseil et de ministre des affaires étrangères. A ce titre Jean-Marie Soutou participe à toutes les grandes négociations européennes. Il est l’inventeur de l’Union de l’Europe occidentale qui aurait dû être le lieu de la coopération militaire entre les Européens après la mort de la Communauté européenne de défense.

Partisan de l’entente franco-allemande, européen convaincu (il représentera la France auprès des communautés), Jean-Marie Soutou ne cachait pas sa méfiance vis à vis de la politique gaulliste. N’ayant jamais dissimulé son opinion sous des litotes diplomatiques, il n’en fit pas moins une grande carrière qui l’a mené à l’ambassade de France à Alger puis au secrétariat général du Quai d’Orsay, le plus haut poste de fonctionnaire du ministère des affaires étrangères.
           
Après avoir pris sa retraite, Jean-Marie Soutou a été pendant quatre ans président de la Croix-Rouge française où il a défendu l’importance de la vie associative, « utile contrepoids, disait-il, aux tyrannies de la bureaucratie et du profit »
           
Ce qui frappait d’abord ceux qui ont connu Jean-Marie Soutou dans ses dernières années, c’était sa courtoisie et l’acuité de son jugement. Malgré l’âge et la maladie, il ne se lassait pas d’échanger des analyses sur la marche du monde et en particulier sur l’aventure qui a été au cœur de toute sa vie, l’Europe et la place qu’y trouverait la France.

Jean-Marie Soutou est mort le 10 septembre 2003 à l’âge de 91 ans

Lire l’hommage de Carlos Semprun Maura

Biblio. : Article de presse 2003 – Documents Internet - 
Page rédigée par PierreA – Mise à jour : 30-09-2009 / PA  

 

 

 


 


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